Au-delà d'un échange, une amitié qui dure.

Les enfants se pressent, joyeux et excités. Il y a de quoi ! Nous venons d'arriver à Benasque pour l'échange. Accueillis avec des pancartes sur lesquelles flottent les prénoms des correspondants français, nous savons que nous sommes ici chez nous. Au total, une centaine d'enfants sont réunis afin de passer trois jours d'échange. En mars, ce seront les correspondants espagnols qui seront accueillis à Luchon.

Qui, depuis 20 ans, n'a pas eu un jeune espagnol de Benasque chez lui ?

Cet échange, en effet, se fait aussi en partenariat avec les parents. Ces derniers font, des deux côtés des Pyrénées, tout leur possible pour bien accueillir les enfants et les rassurer. Beaucoup d'entre eux quittent le nid pour la première fois, se retrouvent dans des familles que seuls les professeurs connaissent, à devoir communiquer dans une langue étrangère, apprendre à entrer en contact avec des inconnus, s'adapter à d'autres rythmes de vie. Nous sommes conscients de demander beaucoup à nos élèves mais nous nous faisons mutuellement confiance. La confiance, la liberté, l'autonomie et le respect de l'autre s'apprennent.

Nos enfants, au fil des ans, ont su tisser des liens entre Benasque et Luchon.

En plus d'un appariement entre nos établissements scolaires, ils ont permis aux mairies de se rapprocher, mais aussi aux services de secours comme le PGHM qui réalise des exercices communs avec la Guardia Civil de Montaña, les skis club de Cerler et Superbagnères, l'Association Culturève et le Festival de Cine Invisible, les cars Farrus et les bus Pirineos 3000, entre autres.

Mais laissons la parole aux élèves...

« Cela donne envie d'apprendre l'espagnol ! » , « Ici, ils ne te jugent pas, on peut être nous-mêmes. », « C'est trop bien ! » ou encore «  On rencontre d'autres élèves, ça change et les familles sont trop sympas ! », « Ils jouent au foot avec nous jusqu'à 19h30 au moins et on n'a pas de devoirs ! » , « Je suis obligée de parler en espagnol et je m'aperçois que je comprends tout ! », « sans téléphone portable, je profite des copains et des activités. », « Le premier soir j'ai eu un peu peur mais là, je veux rester plus longtemps »

Je recroise souvent mes anciens élèves. Aucun n'a oublié Benasque. Tous y furent heureux.

Cet échange est mené par Gérard Labelle, Inès Rufo et Myriam Dutoit

Inès est aujourd'hui, professeur encadrant à Benasque et hier, élève de sixième à Luchon, participant à l'échange. J'aime cette idée !